samedi 29 octobre 2016

LE CRI SILENCIEUX


Tu as 50 ans
Et tes larmes d’alors, libératrices,
Ont été…les larmes
D’une enfant.

Tu frappes depuis si longtemps
A la porte,
A la porte de son cœur,
De son cœur,
De mère…

Elle est restée le témoin impassible,
De tes années de prostration.
Délaissement absolu !
Tu as été l’unique compagne
De ta profonde et
Lancinante affliction.

Ce silence t’a consumé.
Perdue dans la tristesse,
Tu as déguisé tes sentiments,
Affecté tes attitudes,
Masqué cette obscure sensation…
D’angoisse.

Et, face à d’interminables errances,
Tu as plongé dans l’intimité de ton âme,
Écouté son souffle.
A travers des réminiscences d’un autre âge
Sourdait alors un lourd secret.

TU ES L’ENFANT NON DÉSIRÉE,
QU’ELLE N’A PAS ESSAYÉ D’AIMER !
MAIS, POURQUOI ?

Le venin délétère et insidieux
Du passé
S’est diffusé.
Une insondable culpabilité
T’a taraudée
Jusqu’à l’obsession,
La déraison.
Dérélictions absolues !

Ultime refuge,           
Un voyage solitaire,        
Pour «  t’éprouver toi-même »,
T’épancher en confidences.
Aventure périlleuse,
Pathétique.
La rencontre a échoué.
Aucun accueil de toi !

Dans cet inéluctable exil,
La douleur s’est acérée.
Ton cœur s’est  meurtri.
La lueur de l’amour
A expiré.
Abandon de toi-même,
Enfermement !

Tu as 50 ans,
Les larmes se sont taries.
L’espoir,
L’espoir s’est envolé.
La souffrance corrode l’âme. 
Inaccessible deuil,
Évanescent bonheur !         

                   L’amour maternel est le résultat
                     d’une histoire personnelle.

                   Le vide affectif n’est que tourments. 

      HELENE MARIAU