samedi 18 novembre 2017

PEINTURE INTEMPORELLE

     

         

          
Au travers de l’aube blafarde, des yeux de jais
   m'assassinent,                            
Un fugace rictus sanguinolent se dessine.                
       Esquisse vampirique d’une dernière heure avancée
       Obombrant mes pâles instants ensommeillés.

        A l’automne de ma vie, le coloriste du temps 
            s'active,                                  
Dépeint couleur feuille-morte son œuvre 
    figurative.                                  
Sombre, mon esprit erre dans les limbes – Veille !
Le balancier de la vie, inquiet, hésite, se réveille.

L’éblouissante apparition d’un visage immaculé,
Blanc cotonneux dans une étoupe cendrée,            
Ouvre promptement les portes de l’azur,
Dans un apaisant clair-obscur.

Invitation poétique à un prémonitoire repos éternel
Ou initiation onirique aux mystères universels …
Mes abîmes intérieurs tant et plus me tourmentent,
Quand point l’aurore, d’une beauté nitescente.

La Vanité du jour… un sablier !
Sablier, mon ami, que s’enfuit doucement ma vie !
     
         
        

vendredi 27 octobre 2017

FLAMMES JUMELLES



ÉVIDENCE   

Un homme, une femme,       
Deux êtres buvant à la même source d’Âme.
L’espace d’un regard suffit… pour ressentir une puissante attraction, au-delà de tout entendement. La conscience d’être l’autre invite l’âme éveillée dans l’instant.  L’âme lien hésite, demeure perplexe.
Un amour unique et troublant éclot.
L’effet-miroir bouleverse : chacun face à ses ombres, sa Beauté révélées par l’Autre, une version de soi.
Dessillement suprême,
Émotions confuses !
Un chemin de rencontre est à parcourir…
Sont-ils prêts ? 


DÉHISCENCE   
                           
Un homme, une femme,
Chaque être explorant les profondeurs de son Soi m’Aime.
Qui suis-je ? Ai-je envie de vivre avec moi ?
Cheminement solitaire vers soi afin de se purifier de toutes mémoires toxiques. Le corps se guérit émotionnellement.
L’âme éveillée guide : un champ de vibration spirituelle, de pensées parallèles fleurissent.
Renaissance,
Abandon de l’égo !
Une énergie nouvelle est créé pour un retour l’un vers l’autre…
Vers une mission céleste ?


FUSION

L’Unité,
Des flammes jumelles jouissant d’une singulière plénitude.
Dans un équilibre parfait de l’âme, du corps et de l’esprit, ce couple divin éprouve une particulière dilection.
État d’éveil absolu, intime communion des sens, avec la Nature, l’Univers.
Êtres de Lumière, unis aux autres, rayonnant leur amour inconditionnel sur l’Humanité.
Donner pour sublimer,

Se destiner à Être avant d’avoir !


Hélène mariau

jeudi 28 septembre 2017

SOIF D’ÉVASION






                                                         
                             Ô embouteillage !   
  
                             Arrière-goût de bouchon

                             Ardent flot « des-sens »
                                        

                      


                                            

                          





mardi 19 septembre 2017

LE NOUVEAU CROQUE - MADAME

                   


NIVEAU DE DIFFICULTE : Être confirmé

INGRÉDIENTS PRINCIPAUX

Deux jeunes cœurs amoureux
Une graine de désir
Un bouquet de sentiments
Des soupçons de complicité

PRÉCHAUFFAGE

Allumer le brasier… des passions : regard chargé d’étincelles, bouillantes ardeurs, brûlantes attentions, agrémentées d’un zeste d’humour
Dissoudre tous les contretemps
Porter les sens à ébullition
Ajouter du piment : les baisers de dame (pure gourmandiseJ, une fois !)
Madame s’enflamme !

MONTAGE ET DÉGUSTATION

Servir régulièrement douceurs et réjouissances : ce mariage heureux de cœurs et de corps sera copieusement arrosé d’un subtil cocktail composé d’une feinte affection et d’aimables intentions
Mijoter le tout à feu doux
Soigner la préparation par un réchauffement constant des bons sentiments ; coup de fouet assuré !
Rectifier si nécessaire le dosage d’artifices afin de cuisiner avec soin votre recette sulfureuse
   Avertissement « de principe » : ce mode de cuisson nécessite de la vigilance, chaque minute et chaque degré compte pour avoir une maîtrise du sujet et apprécier le plat au goût désiré.
Maintenir la température favorable à l’éclosion d’un amour gourmand, dévorant la chair-chère tendre bien-aimée ; elle se doit d’être bien cuite
   Remarque : le degré de cuisson maximum est atteint quand la préparation fermente ; Monsieur ne peut plus ainsi satisfaire son insatiable et égocentrique appétit de maternage auprès de Madame ; vous l’aurez compris, ça sent le roussi !

RATTRAPAGE DE LA RECETTE

Piquer Madame de plusieurs brins de reproches gratinés nageant en eau trouble et pour corser le tout, saucer la généreusement d’une dose de culpabilité
Laisser infuser !
À froid, terminer votre liaison sans rien clarifier, mettre un couvercle sans aucun remord sur votre aventure culinaire

APPRÉCIATION DE LA RECETTE :       

Pour Madame, la préparation a été servie «  bien frappée », indigestion garantie !  Son coût : cher en émotion et en souffrances.
Pour Monsieur, ce fut un régal, chef cuisinier étoilé dans sa catégorie, son plat sera resservi.

ASTUCES ET CONSEILS

Si vous ne voulez pas Madame, devenir une nourriture de rebut, prenez soin de LUI, la recette « de cet amour » s’intitule alors : « Occupe-toi de ton homme »  en exclusivité et sans fin. Ce conseil est délivré pour les besoins de la recette…sachez que vous méritez la crème - des soupirants -, qui saura vous rehausser avec une pointe de bienveillance et vous mettre en valeur.
Monsieur, habile « sérial killer of love », tentera de se réserver Madame  en guise d’amuse-gueule ; il la conservera comme amie dans l’éventualité d’un « cauchemar en cuisine » avec une nouvelle proie. Il ne souhaitera pas totalement se griller !!

   J’ajoute mon grain de sel :

 Méfiez-vous de la cuisine en trompe-l’œil ; c’est parfois cher payé. Un « je t’aime » peut signifier « j’aime que tu m’aimes ».

dimanche 9 juillet 2017

L.I.B.E.R.T.É



L oin de toute terre oppressante,
I  nsoumise, je voyage !
B ercée par le temps et l'espace,
E merveillée d'un tout petit rien,
R ebelle à toute domination, 
T out mon être se nourrit de cette
É ternelle et enivrante profondeur.

dimanche 4 juin 2017

ET LES GANTS ?... ÉLÉGANT ??




        

Des gouttelettes de rosée s’attardent en ce petit matin d’automne ; la brume peine à se dissiper. Brève discussion, notre histoire si vite effacée ! Je me retrouve seul, sur ce banc, dans ce parc immense. Elle a oublié ses gants… Tout un monde de souvenirs afflue.

Les gants, compagnons de mon enfance 

Je revois 

Les gants si blancs de Tantine, assise religieusement sur les bancs de l’église - les sermons dominicaux : figure de circonstance et somnolence assurée ; ma tante me gourmandait !

Le beau sourire de ma mère quand je soufflais sur cette mousse généreuse qui envahissait l’évier - la vaisselle attendait patiemment le coup de main de ses gants roses en caoutchouc - tache et tâches récurrentes !

Le regard généreux de mon père - notre royal jardinier, vêtu de sa panoplie complète : sabots, tablier et gants verts, qui avait une  patience et une foi inébranlable en son garçon, incorrigible ignorant, arrachant en aveugle les bonnes comme les mauvaises herbes.

Le petit garçon que j’étais, avec ses joues rouges, son nez gelé, rentrant le cœur joyeux à la maison après d’inoubliables batailles de neige - à l’époque, je ressemblais au célèbre Bibendum, mes gants n’avaient qu’un pouce - bien suffisant !

Les manicles grises de mamie-gâteaux, sortant du four de véritables délices - ses yeux pétillant de bonheur en me regardant les engloutir - une odeur si familière envahissait sa cuisine - j’étais l’enfant-roi !


Les gants, confidents de mon adolescence 

Me revient en mémoire

Cette gêne : complexé, par mon visage d’adolescent éternellement printanier avec ses bourgeons des quatre saisons, je passais en douceur ce gant de toilette espérant me libérer de cette floraison quotidienne - le reflet du miroir demeurait sans pitié - traumatisant !

Cette timidité durement combattue : m’affirmer était devenu une évidence - à la salle de sport, je croisais les gants - 6 onces de fierté !

Ce trouble charmant : oh, Noémie !! Sa voix gracile, sa bouche mignarde et ses gants argentés, parfumés « à la frangipane » - je fleurais ses doigts - je savourais nos instants gourmands - envoutants souvenirs d’une essence oubliée !

Les gants, compères à l’âge adulte 

J’ai rêvé

 D’être un athlète - la musculation fut souvent ma favorite, courtisant mon corps patiemment - les mitaines ne m’ont pas lâché pendant longtemps, les douleurs non plus J

J’ai frimé

 Gants de cuir et lunettes noires - une coupée sport et THE MEC, moi !

Je me suis abandonné

 Quand elle se déganta, éployant sa grâce naturelle, le tombé langoureux de la fine dentelle noire m’a retourné… comme un gant !

J’ai officialisé

 Amour passionné, partagé - armé de gants beurre frais, comme il se doit, au père, je demandais la main de sa fille - d’un chevaleresque !

Je me suis aventuré

 Nous gommions les fatigues quotidiennes - gant de crin pour sa peau douce - tendres frictions !


Je reste là, hagard, le regard perdu.
Je n’ai pas compris son lacis de reproches embrouillés.

Elle m’a quitté, n’a pris aucun gant.

           Hélène mariau

samedi 1 avril 2017

NE LA MÉNAGEZ PLUS !

   
P  artenaire régulière d’une ritournelle domestique.

O  ccupante passionnée, accommodante et zélée,

U  sant à l’envi de multiples prétendants, craignant les plus 
    puissants aspirants.

S  ournoise, elle aime le truc en plume, qui l’a fait voler !

S  ensuelle, les microfibres l’attirent !

I  maginative, espiègle, avec elle, séance de cache-cache 
   à tout va…

È  ternelle complice de cette « comédie-balais ».

R  enommée, notre danseuse étoile tourbillonne, classique elle 
    s’installe sans bruit

E  t tisse inlassablement un véritable ouvrage de Pénélope.

                     Hélène mariau










mardi 28 février 2017

ÉMOTIONS VESPÉRALES


À LIRE DOUCEMENT POUR VOUS IMPRÉGNER DE TOUTES LES ÉMOTIONS ET POUR ENCORE MIEUX APPRÉCIER LA FIN !



Votre douce chaleur ?
M’enveloppe.
Votre odeur délicate ?
M’envahit.
Je m’abandonne !
Les paupières closes,
Je m’évade !
Soupirs…
Des gouttes perlent sur mon corps,
Je ressens,
Oui ! Je ressens…

Extase de tous mes sens,
Jouissance de l’instant !





Détendue,
Je sors…
De mon bain ! J
     

     Hélène mariau

vendredi 17 février 2017

AMOUR INCERTAIN







                            Un Roi séducteur,
                Atour coeur, son jeu brisé.
                Le valet l'emporte !
          



dimanche 5 février 2017

EN VERT ET CONTRE TOUT ! Une nouvelle énigme policière !





 Dès potron-minet, à La  Porte du Soleil, une palette de couleurs chatoyantes diaprait la verte prairie, terre d’accueil de l’évènement floral de l’année ; adventices étonnamment  reluisantes, fleurs multicolores aux corolles épanouies, accompagnées du cortège animé et mouvementé des auxiliaires se rassemblaient en un ornement champêtre.

En ce grand jour de fête, faune et flore attendaient avec Patience - vertu coutumière aux jardiniers - l’arrivée de  Marguerite, surnommée Arc-En-Ciel… leur mariée !

Elle se faisait désirer.

Un rire déchira l’atmosphère ; Pivert de passage à la Porte du Soleil pleupleuta… un signe annonciateur de pluie ? Le  calme avant la tempête ?
Soudainement, le jour changea de robe ; le ciel bouleversé, fit pleurer les nuages ; on entendit un frisson plaintif, un frôlement de pétales…

Reine-Marguerite avançait pesamment ; elle venait de découvrir sa fille Arc-En-Ciel gisant à terre, la tige déconfite, le cœur déchiré et si faiblement accroché au calice ; quelques-unes de ses « pétales » roses étaient éparpillées sur le sol.

La nature se cendra. Feuilles et pétales se replièrent ; un silencieux cortège s’achemina vers le lieu du crime. À sa tête, Chrysanthème et Scabieuse en pourpre foncé confortaient Reine-marguerite.

Le temps du deuil révolu, Reine-Marguerite secoua son chagrin ; la descendance des Matadores, sa lignée, devait se relever.

En cet été funèbre, elle dévoila le drame aux Cherche-midi, Gendarmes des environs qui étaient déjà sur place pour verbaliser une infraction aux règles de bon voisinage botanique. Cependant, l’affaire était ici plus sérieuse et dépassait leurs compétences. Rebroussant chemin, la petite colonie rouge, orangée et noire se dirigea vers «  The Landscape Garden » dans le quartier « English Legend » ; y vivait le fleuron des enquêteurs des jardins : Sherlock Holmes, notre rosier anglais.

Sherlock écouta avec respect le récit de Reine-Marguerite, cette mère éplorée aux feuillages flétris qui avait évaporé sa douleur, « Sa fille, en pleine fleur de l’âge, si épanouie, Arc en ciel, son pont vers le paradis ».

 Avant de partir recueillir les témoignages des divers habitants de La Porte Du Soleil, il inspecta le lieu où fut retrouvée Arc En Ciel. Il remarqua qu’un certain nombre de « pétales » manquait. Déjà emportées par le vent ? Triste inflorescence ! pensa-t-il.

Tout d’abord, il rendit visite, au séduisant et mystérieux  gentleman farmer des environs, Lupin, Arsène de son petit nom. Sherlock se méfiait de ce prétendu repenti… devenu  jardinier, qui restait selon ses dires, bien éloigné de La Porte Du Soleil et entretenait sans artifices son lopin de terre.

Il décida ensuite d’interroger les proches de la branche naine de la famille, cousine et cousins de la mariée, regroupés en bordure… de prairie ; il écarta Pinocchio pour ne pas perdre son temps, faillit s’endormir devant Midinette, notre sentimentale, qui lui narrait l’aventure amoureuse d’Arc En Ciel sous la forme d’un roman à l’eau de rose alors que Lutin, petit diablotin à l’esprit badin, avec ses fleurs en pelote d’aiguilles, le piqua volontiers au vif.

Le résultat de ces premières investigations ne fut pas florissant.

Dans le champ cultivé, Tournesol s’orientait ; son état d’héliotrope faisait de lui un témoin important. Notre professeur, ébloui de culture mais « dur de la feuille » mit à mal Sherlock, transpirant d’impatience sous le soleil éclatant de cette fin de mois d’août. Tournesol lui apprit que les jours précédents le mariage, il avait vu des va et vient du marié chez Arc en ciel et immédiatement après son départ des « pétales » roses s’envoler…  et des « pétales » roses s’envoler, tiens donc, s’interrogea Sherlock.

Parlons-en du futur marié : il s’appelait Cosmos ou Kosmos en grec, comme il aimait à le rappeler ; Parure céleste de Dame nature, enivrant, il signifiait l’innocence en langage fleuri… de la première jeunesse, alors !! Car il avait fait un trou à la lune, évanoui le Cosmos !

Sherlock se dirigea vers l’étang où il se ressourça en partageant avec Lotus Sacré des moments de pure plénitude. Non loin de là, humble Roseau laissait ses plumeaux se balancer au gré du vent près de… La Fontaine. Sherlock le laissa se plier avec agilité et sagesse.

Il croisa Lys et sa courtisane, Belle de jour ; Lys, d’une sève ascendante royale, ne daigna pas s’arrêter alors que Belle de Jour, effleura le sujet, trop occupée à s’éployer.

Au crépuscule, Sherlock revenait avec de modestes confidences : Capucine, n’avait rien vu, trop absorbée par les préparatifs musicaux -  si désespérément populaires, s’indigna Sherlock - de la fête : danse et comptine ; Langues de Belle- Mère, succulentes médisantes avaient fatigué Sherlock avec leurs futiles jacasseries ; Folle Avoine n’avait tenu aucun propos cohérent ; Poule Grasse se souciait avant tout de retrouver sa fraîcheur printanière ; Les Quatre Saisons, son ami Rosier, un autre mélomane averti , s’inquiétait uniquement de satisfaire sa cour : une multitude de groupies ailées, qu’il hébergeait - gîte et couvert à volonté en échange de compliments charmant son réceptacle floral. Aucune autre célébration ne l’intéressait, il le comprenait si bien !!

Sherlock ne rencontra pas La Fiancée du Soleil ; notre Souci, tourmenté, diffusait auprès de Reine-Marguerite, son baume cicatrisant les blessures de l’âme, pour qu’elle retrouve son essence originelle.

Il alla tâter Cactus ; il vécut alors un moment épineux mais ne regretta pas les pressions exercées pour essayer de lui soutirer de piquantes révélations. Sa curiosité fut récompensée. Il reçut différents sons de… clochettes de la part de Campanule, encore fallait-il qu’elles eussent tintillé avec une minutieuse exactitude ?

Enfin, il trouva du réconfort auprès de Camomille, Mauve et Verveine qui exhalaient de doux parfums ; l’air s’aromatisait, il repartit serein, rêveur. Lavande, Huile essentielle - personnage  influent de ce petit parterre de plantes médicinales - lui conseilla de ne pas emprunter le sentier menant à la forêt car il risquait de fouler « les herbes d’égarement », maudites Fougère et Tourmentine qui lui feraient perdre son chemin.

Sherlock évita La Rue dont la forte odeur l’incommodait ; il envoya en éclaireur, Luciole, pour veiller sur le lieu du crime.

De charmantes noctambules croisèrent son chemin ; Cheveux De Vénus et Belle De Nuit qui avaient rendez-vous sous la tonnelle où les attendait la volubile et attachante Suzanne-Aux-Yeux-Noirs soutenue par son tuteur.
Troublé, Sherlock bouscula Adalie et revint vite sur terre quand notre coccinelle faillit « sortir ses deux poings ».
Il s’évada lors du décollage de Cerf-Volant, en admirant ses acrobaties improvisées… son âme s’élevait.

Sherlock rentra au « English Legend »; il écouta avec bonheur les dernières stridulations enchanteresses de Petit Cheval Du Bon Dieu et s’endormit au son de craquements brefs et réguliers… les tic-tacs des Horloges-De-La-Mort, ses compagnons xylophages de la grange. Son sommeil fut agité : de vives Pensées associées au souvenir d’Arc-En-Ciel lui chuchotaient « Ne m’oublie pas » et Raiponce, sa merveilleuse voisine apparut ; elle lui conta des histoires à ne pas dormir debout. (« Un Jour, Mon Prince Viendra… »)

Euphorbe Réveille-Matin le salua, toxique éveil !!

Sherlock consulta son compatriote anglais, Docteur Watson, rosiers aux vertus curatives ; ce dernier lui confirma que notre Arc En Ciel n’était atteinte d’aucune maladie qui aurait pu parasiter son mariage.

Il admira la beauté si éphémère d’Œil De Paon et lui souhaita la plus flamboyante des journées.

Puis, il médita au pied de Sapin espérant un cadeau inattendu, un présent hors saison mais qui serait tellement bien venu pour son enquête… notre Roi des Forêts, persistant, enraciné dans les traditions, resta planté sur ses idées ; aucune information ne germa ! Sa majesté, Chêne, robuste et généreux ami, l’accueillit avec une extrême obligeance. Sherlock persuadé, que les arbres étaient des nids à secret, examina avec attention - et certainement intuition - le noble tronc de Grand Chêne… il y découvrit : C+P= ♥

Confortablement lové sur un lit de Mousse, bercé par le doux friselis de la brise matinale, il composa alors avec soin un scénario à l’aide du bouquet d’indices dont il disposait :
          *  la présence de « pétales »  en nombre insuffisant au pied d’Arc En Ciel.
          * l’aveu aiguillant de Cactus : Cosmos avait fleureté avec Pâquerette, jeune fleur blanche.
          * cette dernière était la vagabonde hédoniste, venue pousser à La Porte du Soleil au gré de ses envies... la roturière, comme l’avaient surnommée Campanule et Langues de Vipère.
           * les visites de Cosmos à Arc En Ciel et l’envolée régulière de « pétales » roses.

Sherlock se félicita, il venait de découvrir le pot aux roses et « en soulevant son couvercle » les plus secrètes pensées pouvaient s’éventer…

Il rejoignit Reine-Marguerite. 

« C=Cosmos, P=Pâquerette ! » lui confia l’énigmatique enquêteur ; Reine-Marguerite écarquilla quelque peu ses pétales, dubitative.
Sherlock s’évasa : Cosmos, espèce sulfureuse, prénommé Le Diablo, avait fait beau temps à Arc En Ciel, trop fleur bleue. Il avait été fertile en blandices ; ce brodeur ne s’était pas contenté de tromper Arc En Ciel avec Pâquerette ; quelques jours avant le mariage, il avait chanté l’antienne : « je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… et pas du tout… ». Ce jeu amoureux, effeuiller la Marguerite, avait été fatale à Arc En Ciel, la mariée s’était envolée !

Les Gendarmes étaient déjà alertés, un avis de recherche circulait :

 COSMOS, NUISIBLE PUBLIC N°1 À CUEILLIR PRÉCOCEMENT !

Sherlock retrouva son Home Sweet Home. Il espérait bien attraper Cosmos pour lui donner une bonne Giroflée à 5 feuilles ! (une bonne baffe !!)
« Affaire élucidée, mon cher Watson, se vanta Sherlock
-Tout de même, Sherlock, c’est une mesquine vengeance « au ras des pâquerettes » !
-Élémentaire… »

L’amour a cet effet moiré, attirant les mauvaises graines…
« D’abord tout est rose et fleurs ensuite peine et douleurs »

    Hélène mariau