mardi 28 février 2017

ÉMOTIONS VESPÉRALES


À LIRE DOUCEMENT POUR VOUS IMPRÉGNER DE TOUTES LES ÉMOTIONS ET POUR ENCORE MIEUX APPRÉCIER LA FIN !



Votre douce chaleur ?
M’enveloppe.
Votre odeur délicate ?
M’envahit.
Je m’abandonne !
Les paupières closes,
Je m’évade !
Soupirs…
Des gouttes perlent sur mon corps,
Je ressens,
Oui ! Je ressens…

Extase de tous mes sens,
Jouissance de l’instant !





Détendue,
Je sors…
De mon bain ! J
     

     Hélène mariau

vendredi 17 février 2017

AMOUR INCERTAIN







                            Un Roi séducteur,
                Atour coeur, son jeu brisé.
                Le valet l'emporte !
          



dimanche 5 février 2017

EN VERT ET CONTRE TOUT ! Une nouvelle énigme policière !





 Dès potron-minet, à La  Porte du Soleil, une palette de couleurs chatoyantes diaprait la verte prairie, terre d’accueil de l’évènement floral de l’année ; adventices étonnamment  reluisantes, fleurs multicolores aux corolles épanouies, accompagnées du cortège animé et mouvementé des auxiliaires se rassemblaient en un ornement champêtre.

En ce grand jour de fête, faune et flore attendaient avec Patience - vertu coutumière aux jardiniers - l’arrivée de  Marguerite, surnommée Arc-En-Ciel… leur mariée !

Elle se faisait désirer.

Un rire déchira l’atmosphère ; Pivert de passage à la Porte du Soleil pleupleuta… un signe annonciateur de pluie ? Le  calme avant la tempête ?
Soudainement, le jour changea de robe ; le ciel bouleversé, fit pleurer les nuages ; on entendit un frisson plaintif, un frôlement de pétales…

Reine-Marguerite avançait pesamment ; elle venait de découvrir sa fille Arc-En-Ciel gisant à terre, la tige déconfite, le cœur déchiré et si faiblement accroché au calice ; quelques-unes de ses « pétales » roses étaient éparpillées sur le sol.

La nature se cendra. Feuilles et pétales se replièrent ; un silencieux cortège s’achemina vers le lieu du crime. À sa tête, Chrysanthème et Scabieuse en pourpre foncé confortaient Reine-marguerite.

Le temps du deuil révolu, Reine-Marguerite secoua son chagrin ; la descendance des Matadores, sa lignée, devait se relever.

En cet été funèbre, elle dévoila le drame aux Cherche-midi, Gendarmes des environs qui étaient déjà sur place pour verbaliser une infraction aux règles de bon voisinage botanique. Cependant, l’affaire était ici plus sérieuse et dépassait leurs compétences. Rebroussant chemin, la petite colonie rouge, orangée et noire se dirigea vers «  The Landscape Garden » dans le quartier « English Legend » ; y vivait le fleuron des enquêteurs des jardins : Sherlock Holmes, notre rosier anglais.

Sherlock écouta avec respect le récit de Reine-Marguerite, cette mère éplorée aux feuillages flétris qui avait évaporé sa douleur, « Sa fille, en pleine fleur de l’âge, si épanouie, Arc en ciel, son pont vers le paradis ».

 Avant de partir recueillir les témoignages des divers habitants de La Porte Du Soleil, il inspecta le lieu où fut retrouvée Arc En Ciel. Il remarqua qu’un certain nombre de « pétales » manquait. Déjà emportées par le vent ? Triste inflorescence ! pensa-t-il.

Tout d’abord, il rendit visite, au séduisant et mystérieux  gentleman farmer des environs, Lupin, Arsène de son petit nom. Sherlock se méfiait de ce prétendu repenti… devenu  jardinier, qui restait selon ses dires, bien éloigné de La Porte Du Soleil et entretenait sans artifices son lopin de terre.

Il décida ensuite d’interroger les proches de la branche naine de la famille, cousine et cousins de la mariée, regroupés en bordure… de prairie ; il écarta Pinocchio pour ne pas perdre son temps, faillit s’endormir devant Midinette, notre sentimentale, qui lui narrait l’aventure amoureuse d’Arc En Ciel sous la forme d’un roman à l’eau de rose alors que Lutin, petit diablotin à l’esprit badin, avec ses fleurs en pelote d’aiguilles, le piqua volontiers au vif.

Le résultat de ces premières investigations ne fut pas florissant.

Dans le champ cultivé, Tournesol s’orientait ; son état d’héliotrope faisait de lui un témoin important. Notre professeur, ébloui de culture mais « dur de la feuille » mit à mal Sherlock, transpirant d’impatience sous le soleil éclatant de cette fin de mois d’août. Tournesol lui apprit que les jours précédents le mariage, il avait vu des va et vient du marié chez Arc en ciel et immédiatement après son départ des « pétales » roses s’envoler…  et des « pétales » roses s’envoler, tiens donc, s’interrogea Sherlock.

Parlons-en du futur marié : il s’appelait Cosmos ou Kosmos en grec, comme il aimait à le rappeler ; Parure céleste de Dame nature, enivrant, il signifiait l’innocence en langage fleuri… de la première jeunesse, alors !! Car il avait fait un trou à la lune, évanoui le Cosmos !

Sherlock se dirigea vers l’étang où il se ressourça en partageant avec Lotus Sacré des moments de pure plénitude. Non loin de là, humble Roseau laissait ses plumeaux se balancer au gré du vent près de… La Fontaine. Sherlock le laissa se plier avec agilité et sagesse.

Il croisa Lys et sa courtisane, Belle de jour ; Lys, d’une sève ascendante royale, ne daigna pas s’arrêter alors que Belle de Jour, effleura le sujet, trop occupée à s’éployer.

Au crépuscule, Sherlock revenait avec de modestes confidences : Capucine, n’avait rien vu, trop absorbée par les préparatifs musicaux -  si désespérément populaires, s’indigna Sherlock - de la fête : danse et comptine ; Langues de Belle- Mère, succulentes médisantes avaient fatigué Sherlock avec leurs futiles jacasseries ; Folle Avoine n’avait tenu aucun propos cohérent ; Poule Grasse se souciait avant tout de retrouver sa fraîcheur printanière ; Les Quatre Saisons, son ami Rosier, un autre mélomane averti , s’inquiétait uniquement de satisfaire sa cour : une multitude de groupies ailées, qu’il hébergeait - gîte et couvert à volonté en échange de compliments charmant son réceptacle floral. Aucune autre célébration ne l’intéressait, il le comprenait si bien !!

Sherlock ne rencontra pas La Fiancée du Soleil ; notre Souci, tourmenté, diffusait auprès de Reine-Marguerite, son baume cicatrisant les blessures de l’âme, pour qu’elle retrouve son essence originelle.

Il alla tâter Cactus ; il vécut alors un moment épineux mais ne regretta pas les pressions exercées pour essayer de lui soutirer de piquantes révélations. Sa curiosité fut récompensée. Il reçut différents sons de… clochettes de la part de Campanule, encore fallait-il qu’elles eussent tintillé avec une minutieuse exactitude ?

Enfin, il trouva du réconfort auprès de Camomille, Mauve et Verveine qui exhalaient de doux parfums ; l’air s’aromatisait, il repartit serein, rêveur. Lavande, Huile essentielle - personnage  influent de ce petit parterre de plantes médicinales - lui conseilla de ne pas emprunter le sentier menant à la forêt car il risquait de fouler « les herbes d’égarement », maudites Fougère et Tourmentine qui lui feraient perdre son chemin.

Sherlock évita La Rue dont la forte odeur l’incommodait ; il envoya en éclaireur, Luciole, pour veiller sur le lieu du crime.

De charmantes noctambules croisèrent son chemin ; Cheveux De Vénus et Belle De Nuit qui avaient rendez-vous sous la tonnelle où les attendait la volubile et attachante Suzanne-Aux-Yeux-Noirs soutenue par son tuteur.
Troublé, Sherlock bouscula Adalie et revint vite sur terre quand notre coccinelle faillit « sortir ses deux poings ».
Il s’évada lors du décollage de Cerf-Volant, en admirant ses acrobaties improvisées… son âme s’élevait.

Sherlock rentra au « English Legend »; il écouta avec bonheur les dernières stridulations enchanteresses de Petit Cheval Du Bon Dieu et s’endormit au son de craquements brefs et réguliers… les tic-tacs des Horloges-De-La-Mort, ses compagnons xylophages de la grange. Son sommeil fut agité : de vives Pensées associées au souvenir d’Arc-En-Ciel lui chuchotaient « Ne m’oublie pas » et Raiponce, sa merveilleuse voisine apparut ; elle lui conta des histoires à ne pas dormir debout. (« Un Jour, Mon Prince Viendra… »)

Euphorbe Réveille-Matin le salua, toxique éveil !!

Sherlock consulta son compatriote anglais, Docteur Watson, rosiers aux vertus curatives ; ce dernier lui confirma que notre Arc En Ciel n’était atteinte d’aucune maladie qui aurait pu parasiter son mariage.

Il admira la beauté si éphémère d’Œil De Paon et lui souhaita la plus flamboyante des journées.

Puis, il médita au pied de Sapin espérant un cadeau inattendu, un présent hors saison mais qui serait tellement bien venu pour son enquête… notre Roi des Forêts, persistant, enraciné dans les traditions, resta planté sur ses idées ; aucune information ne germa ! Sa majesté, Chêne, robuste et généreux ami, l’accueillit avec une extrême obligeance. Sherlock persuadé, que les arbres étaient des nids à secret, examina avec attention - et certainement intuition - le noble tronc de Grand Chêne… il y découvrit : C+P= ♥

Confortablement lové sur un lit de Mousse, bercé par le doux friselis de la brise matinale, il composa alors avec soin un scénario à l’aide du bouquet d’indices dont il disposait :
          *  la présence de « pétales »  en nombre insuffisant au pied d’Arc En Ciel.
          * l’aveu aiguillant de Cactus : Cosmos avait fleureté avec Pâquerette, jeune fleur blanche.
          * cette dernière était la vagabonde hédoniste, venue pousser à La Porte du Soleil au gré de ses envies... la roturière, comme l’avaient surnommée Campanule et Langues de Vipère.
           * les visites de Cosmos à Arc En Ciel et l’envolée régulière de « pétales » roses.

Sherlock se félicita, il venait de découvrir le pot aux roses et « en soulevant son couvercle » les plus secrètes pensées pouvaient s’éventer…

Il rejoignit Reine-Marguerite. 

« C=Cosmos, P=Pâquerette ! » lui confia l’énigmatique enquêteur ; Reine-Marguerite écarquilla quelque peu ses pétales, dubitative.
Sherlock s’évasa : Cosmos, espèce sulfureuse, prénommé Le Diablo, avait fait beau temps à Arc En Ciel, trop fleur bleue. Il avait été fertile en blandices ; ce brodeur ne s’était pas contenté de tromper Arc En Ciel avec Pâquerette ; quelques jours avant le mariage, il avait chanté l’antienne : « je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… et pas du tout… ». Ce jeu amoureux, effeuiller la Marguerite, avait été fatale à Arc En Ciel, la mariée s’était envolée !

Les Gendarmes étaient déjà alertés, un avis de recherche circulait :

 COSMOS, NUISIBLE PUBLIC N°1 À CUEILLIR PRÉCOCEMENT !

Sherlock retrouva son Home Sweet Home. Il espérait bien attraper Cosmos pour lui donner une bonne Giroflée à 5 feuilles ! (une bonne baffe !!)
« Affaire élucidée, mon cher Watson, se vanta Sherlock
-Tout de même, Sherlock, c’est une mesquine vengeance « au ras des pâquerettes » !
-Élémentaire… »

L’amour a cet effet moiré, attirant les mauvaises graines…
« D’abord tout est rose et fleurs ensuite peine et douleurs »

    Hélène mariau