Penchée
sur le berceau de l’humanité, Léto et Héra président à ma naissance.
Une
déesse est née, ta déesse !
Je
m’épanouis auprès de toi, Hélios, mon père, le soleil de mon cœur, bercée par
ton visage rayonnant.
Je
découvre Gaïa.
Sous
les auspices d’Athéna, au fil du jour et de la nuit, nous tissons une toile de vie
forte, combattante et sage.
Une
lumière coruscante, apaisante, protectrice, baigne mon univers, écarte la
froidure de mes mornes hivers.
Je
m’éploie dans une atmosphère émolliente, savourant chaque instant d’une
véritable épopée.
Tu
deviens mon fanal, le passeur d’un monde de savoirs, de valeurs et d’émotions.
A
l’aube d’un nouveau jour, éclot une pensée obscure et lancinante sur l’origine
de mon histoire.
Et
lorsque j’épanche tout mon cœur devant toi, ton char te conduit si loin, aux
confins de l’inaffection…
Que
mon ciel intérieur s’assombrit brusquement.
Non
seulement tu ne brilles plus mais tu refuses de m’éclairer !
Dans
les bras de Morphée, il m’est doux de rêver à toi, consolant ma peine.
Ô
cruelle et ineffable réalité !
Telle
Elpis, dans la boite de Pandore, je demeure solitaire et fragile.
L’espérance,
atroce tourment gardé au fond de moi – même !
À
trop vouloir vénérer Harpocrate, tu me plonges dans les ténèbres.
Je
côtoie Achéron, m’empoisonnant de souffrances et de douleurs,
Les
souvenirs heureux me blessent, les cicatrices saignent !
Mnémosyne,
accède à mes prières, oublie-moi !
Notre
toile s’achève, enchevêtrée dans des lacis de regrets, d’histoires, et de
non-dits.
Les aubes languides trainent mon désespoir.
Ma
fin incréée se trouve entre les mains de Moïra.
Hélène mariau