lundi 26 février 2018

DESTINÉE



                 (Oeuvre de Émily Balivet )

Penchée sur le berceau de l’humanité, Léto et Héra président à ma naissance.
Une déesse est née, ta déesse !
Je m’épanouis auprès de toi, Hélios, mon père, le soleil de mon cœur, bercée par ton visage rayonnant.
Je découvre Gaïa.
Sous les auspices d’Athéna, au fil du jour et de la nuit, nous tissons une toile de vie forte, combattante et sage.
Une lumière coruscante, apaisante, protectrice, baigne mon univers, écarte la froidure de mes mornes hivers.
Je m’éploie dans une atmosphère émolliente, savourant chaque instant d’une véritable épopée.
Tu deviens mon fanal, le passeur d’un monde de savoirs, de valeurs et d’émotions.

A l’aube d’un nouveau jour, éclot une pensée obscure et lancinante sur l’origine de mon histoire.
Et lorsque j’épanche tout mon cœur devant toi, ton char te conduit si loin, aux confins de l’inaffection…
Que mon ciel intérieur s’assombrit brusquement.
Non seulement tu ne brilles plus mais tu refuses de m’éclairer !
Dans les bras de Morphée, il m’est doux de rêver à toi, consolant ma peine.
Ô cruelle et ineffable réalité !
Telle Elpis, dans la boite de Pandore, je demeure solitaire et fragile.
L’espérance, atroce tourment gardé au fond de moi – même !
À trop vouloir vénérer Harpocrate, tu me plonges dans les ténèbres.
Je côtoie Achéron, m’empoisonnant de souffrances et de douleurs,
Les souvenirs heureux me blessent, les cicatrices saignent !
Mnémosyne, accède à mes prières, oublie-moi !

Notre toile s’achève, enchevêtrée dans des lacis de regrets, d’histoires, et de non-dits.

Les aubes languides trainent mon désespoir.                  
Ma fin incréée se trouve entre les mains de Moïra.

             Hélène mariau